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Question

la poésie n’argumente pas, elle, mais elle peut ébranler l’horizon des choses admises, bouleverser l’imaginaire. J’ai un essai sur cette extrait d’une préface svp si klk pourrais m’aider .

1 Réponse

  • Réponse :

    On peut s'interroger sur les fonctions de la poésie :

    - elle propose une autre réalité : celle des émotions, des sensations

    - elle sait dire l'indicible, exprimer ce que nous ne saurions dire

    - elle est connaissance du monde : le poète porte un regard sur le monde, nous fait voir ce que nous ne voyons pas

    - la poésie fait appel à l'imagination

    - la poésie est aussi_ un jeu sur le langage

    - la poésie est musique avec ses jeux sur les sonorités et sur le rythme

    Pour toutes ces raisons, elle bouleverse nos certitudes, nous emmène ailleurs, développe notre sens du beau.

    Une de mes citations préférées qui développe notre imaginaire ;

    "Une lampe éparpille au loin son  mimosa."

    René-Guy (La Maison d'Hélène)

    Voici un poème qui prouve, si besoins était, que la poésie n'est pas description du réel mais qu'elle fait appel à l'imaginaire.

    II a suffi du liseron du lierre

    Pour que soit la maison d'Hélène sur la terre

    Les blés montent plus haut dans la glaise du toit

    Un arbre vient brouter les vitres et l'on voit

    Des agneaux étendus calmement sur les marches

    Comme s'ils attendaient l'ouverture de l'arche

    Une lampe éparpille au loin son mimosa

    Très tard les grands chemins passent sous la fenêtre

    II y a tant d'amis qu'on ne sait plus où mettre

    Le pain frais le soleil et les bouquets de fleurs

    Le sang comme un pic-vert frappe longtemps les coeurs  

    Ramiers faites parler la maison buissonnière  

    Enneigez ses rameaux froments de la lumière

    Que l'amour soit donné aux bêtes qui ont froid

    À ceux qui n'ont connu que la douceur des pierres

    Sous la porte d'entrée s'engouffre le bon vent

    On entend gazouiller les fleurs du paravent

    Le coeur de la forêt qui roule sous la table

    Et l'horloge qui bat comme une main d'enfant

    Je vivrai là parmi les roses du village

    Avec les chiens bergers pareils à mon visage

    Avec tous les sarments rejetés sur mon front

    Et la belle écolière au pied du paysage.

    (René-Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1952)

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